Les ondes de la téléphonie mobile induisent le "chant des abeilles ouvrières" : dans la ruche, ce signal est émis par les abeilles en réponse à des perturbations diverses, et est aussi produit par les abeilles pour donner le signal de l'essaimage.

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Le maintien des colonies d'abeilles domestiques a des implications écologiques, économiques et politiques dans le monde entier. Dans son étude scientifique, le Dr. Daniel Favre, biologiste et conseiller apicole, a analysé les effets des ondes électromagnétiques provenant des téléphones mobiles sur le comportement des abeilles. Les téléphones mobiles ont été placés à proximité immédiate des abeilles et les sons produits par les abeilles ont été enregistrés et analysés.

 

Copyright Daniel Favre 2011. Cet article scientifique est publié avec "open access" chez Springerlink.com, DOI: 10.1007/s13592-011-0016-x

 

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Disposition des différents appareils sur la ruche pour étudier l'influence des téléphones portables sur le comportement des abeilles.

 

 

 

 

 

 

 

Cette étude scientifique a été acceptée pour publication dans la revue Apidologie, qui est à comité de lecture. Les résultats obtenus, sous la forme d'audiogrammes et des spectrogrammes de ces différents sons, ont révélé que les radiations des téléphones mobiles ont un impact considérable sur le comportement des abeilles, notamment en induisant des signaux d'alarme émis par les abeilles ouvrières. Ces sons de l'abeille ouvrière annoncent soit la préparation à l'essaimage, soit sont le reflet de grandes perturbations d'une colonie d'abeilles.

 

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Figure 2

Perturbations sur le comportement des abeilles induites par les ondes de la téléphonie mobile. Ces différents spectrogrammes (en hertz) et audiogrammes montrent le "chant des abeilles ouvrières" ("worker piping" en anglais) induit par la téléphonie mobile. Ces sons sont soit requis pour le processus d'essaimage de la colonie d'abeilles, soit sont le reflet de grandes perturbations sur ces colonies.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette étude peut grandement contribuer à élucider les causes des mystérieuses disparitions des colonies d'abeilles dans le monde. En effet, mis à part les varroas (acariens), les virus, les bactéries (qui sont des causes biologiques), ou encore les pesticides (reflétant les causes anthropiques), il reste que plus de la moitié des causes de disparition d'abeilles dans l'hémisphère nord ne sont pas élucidées à ce jour. En effet, il a été observé que dans plus de 60% des cas, les abeilles quittent la ruche durant l'hiver, à un moment où elles n'ont aucune chance de survivre dans la nature.

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