L'arrivée de troubles fonctionnels, l'observation d'une surcharge de rayonnement haute fréquence et la prompte disparition des symptômes après l'éloignement des rayonnements donnent à réfléchir au thème controversé de l'électrosmog et de ses effets, vécus ici par une doctoresse.

La pollution électromagnétique est-elle un thème pour l'école de médecine ? Pourquoi pas ! Un appel au Corps médical à se préoccuper de ces ondes à haute fréquence qui rendent malade !

Témoignage :

Il y a 5 ans que je suis venue habiter avec ma famille dans une ancienne maison familiale. Après m'être sentie bien durant 2 mois, arrivèrent les premiers symptômes, fatigue journalière, difficulté de concentration, troubles internes, problèmes immunitaires, irritabilité, maux de tête et de nuque, prédisposition aux infections. J'ai développé une méfiance pour cette maison et j'ai cherché avec mon matelas sous le bras des endroits favorables au sommeil ! J'ai changé ma literie, acheté de nouveaux coussins et même un nouveau lit. J'ai optimisé mes habitudes de vie également en vain. Les mois passant, cet état se confirma. La doctoresse que je suis diagnostiqua un état dépressif avec des troubles fonctionnels. Mon expérience et mon intuition ne me conduisirent pas chez le psychiatre mais vers un biologiste de la construction. Celui-ci découvrit dans la maison un taux intolérable de hautes fréquences pulsées. La source principale d'émission était une installation sans fil (DECT standard) que nous avions installé 2 mois après notre arrivée. Nous avons simplement débranché. Mon état dépressif disparût comme il était venu : en une nuit ! Les autres troubles disparurent en quelques semaines. L'expérience se renouvela dans notre maison de vacances à la montagne. Maison pour laquelle je me suis mise à rechercher de possibles sources d'émissions. Mes troubles indiquaient une association claire avec l'habitation du dessous. Lorsque l'appartement était libre ou loué, ça allait. Lorsque le propriétaire occupait lui-même l'appartement, les symptômes revenaient. Prenant mon courage, je suis allée chez le voisin. Il m'indiqua que l'appartement était loué avec un téléphone traditionnel, alors que lorsqu'il venait, il sortait de son armoire son installation sans fil (environ 2 mètres sous mon lit).

Une saine réflexion me dit : si quelque chose te fait du mal, exprime-le ! Que répond la doctoresse en moi à la question de l'intolérance aux appareils sans fil ? La correspondance de mes troubles et de leurs causes possibles éveillent mon intérêt professionnel. J'ai trouvé sur Internet quantité d'informations sur le thème du brouillard électromagnétique et de la santé en provenance de groupes d'intérêts différents comme des défenseurs de l'environnement et des experts scientifiques. En quête d'autres informations, j'ai abouti à l'association des médecins pour la protection de l'environnement. Sans le savoir, j'avais donc découvert que je ne supportais pas les hautes fréquences pulsées. Je découvre ensuite que ceci fait depuis des années des débats controversés aussi bien politiques que scientifiques.

En tant que doctoresse et personnellement concernée, je ne peux que me sentir préoccupée par ces phénomènes ! Assistante déjà, je déplorais le fossé entre l'expérience et la science actuelle. Réaliser une banque de données entre les observations quotidiennes des praticiens au service des scientifiques, sans bureaucratie, serait simple et financièrement avantageux. Les bases évidentes de la médecine de terrain associée à des études épidémiologiques définiront les facteurs favorables ou nuisibles à la santé. La croissance de l'économie et du bien-être ont leur prix. Les causes inconnues de maladies potentielles sont certainement beaucoup plus nombreuses que prévu. Le thème du brouillard électromagnétique en est un bon exemple.

A travers la multiplication des liens entre la pratique et le développement scientifique, la médecine pourrait facilement servir aussi bien le patient individuel que la population en général.

Dr E. Steiner-Rüedi – Friedbergstr. 32 – 8200 Schaffhausen

Traduction de l'article paru en allemand dans le Bulletin des médecins suisses 2004; 85: N°3, p.125/126