flames 5GLa «vraie» 5G aux antennes «adaptatives» semble au point mort après une décision des cantons de déclarer son déploiement hâtif comme illégal. Mais la bataille n’est pas encore gagnée. Les valeurs limites de l'exposition (ORNI), sensées protéger notre santé, risquent d'être remises en question par le lobby de l’industrie.

Le point sur la situation par le Comité de l'ARRA.

La «5G à bas débit» a effectivement été activée par voie logicielle sur de nombreuses antennes 4G, sans aucune demande d’autorisation. Qui plus est, votre smartphone vous indique faussement que vous utilisez la «5G». Toutefois, il ne s’agit pas de la «vraie» 5G, qui est au coeur des enjeux, mais de la 4G++. La "vraie" 5G dite Fast, est une nouvelle technologie avec des faisceaux d’énergie dirigés depuis des antennes adaptatives pour laquelle un nouveau smartphone plus puissant est indispensable, ceci sans aucun égard pour les ressources limitées de la planète.

La carte des antennes de l’OFCOM mentionne effectivement de nombreuses antennes «5G», mais le 90% sont des antennes «5G à bas débit» car comme partout en Suisse les installations de la «vraie» 5G (Fast) sont bloquées par le principe de précaution pour la santé et la nature défendu par les opposants.

Cette carte officielle amène à des confusions car elle aurait dû clairement distinguer les antennes de la «vraie» 5G (Fast) à faisceau d'énergie dirigée, de technologie nouvelle et différentes à celles de la 4G++.

L'enjeu actuel de la 5G (Fast) est le maintien des valeurs limites d’exposition fixée par l'ordonnance ORNI alors que les opérateurs tentent par tous les moyens de les augmenter, celles-ci étant indispensables à la technologie de la 5G. Le principe de précaution face à ces technologies aux effets à long terme non évalués a toujours prévalu. D'ailleurs, la résolution 1815 du Conseil de l'Europe recommande un abaissement du seuil de prévention pour les niveaux d’exposition à long terme de près de 90% (article 8.1) et de 96% à terme.

Facteurs de reductionIllustration publiée par Stop5G, voir https://www.stop5g.ch/5g-facteur-de-reductionUn «facteur de réduction» récemment introduit par «des aides à l'exécution» sans base juridique autoriserait même ces antennes adaptatives à émettre davantage, plus que les valeurs limites définies par l'ordonnance actuelle (ORNI), jusqu’à dix fois plus selon le type d’antenne, avec un nouveau système de moyenne de l’exposition sur 6 minutes. C'est comme si l'on autorisait des pointes de vitesse à 1200 km/h sur les autoroutes si pendant 6 minutes la moyenne restait en-dessous des 120 km/h!

Après le déploiement de la «5G bas débit» ou 4G++ , les opérateurs téléphoniques veulent maintenant activer la nouvelle technologie de la «vraie» 5G (Fast) avec des dépassements de puissance et d'exposition au rayonnement et ceci sans respecter la soumission de demande au permis de construire. L'augmentation de puissance nuirait à la population et augmenterait son mécontentement et son opposition à grande échelle.

Vu les critiques croissantes des opposants défendant le principe de précaution, la Conférence des directeurs de la construction, de l'aménagement et de l'environnement (DTAP/BPUK), compétents pour délivrer les autorisations dans les cantons, a demandé un avis de droit qui conclut que cette activation des antennes à l’abri des regards n’est pas légale!

En complément, le tribunal administratif du canton de Berne a décidé le 6 janvier 2021 que toutes les antennes devaient toujours respecter les valeurs limites et que, par conséquent, tout «facteur de facilitation» pour les antennes adaptatives devait être examiné dans une procédure distincte. Elle est basée sur une pratique établie et une recommandation du BPUK dans toute la Suisse. (VGE 100.2020.27U, paragraphe 4.8, p. 12/13).

Le Tribunal administratif du canton de Zurich a jugé le 15 janvier 2021 qu'une exposition excessive aux rayonnements des antennes adaptatives ne peut être exclue (notamment au paragraphe 4.5, p. 11) et a renvoyé la procédure à l'instance inférieure.

L'espoir est donc permis et restons mobilisés car la pression sur l'ORNI risque d'augmenter!