Dernièrement, les media du monde entier ont publié les résultats d'une nouvelle étude démontrant une baisse de la mobilité des spermatozoïdes et une dégradation accrue de leur ADN après quatre heures d'exposition intensive au WiFi. Il s'agit d'une étude des scientifiques américains et argentins publiée dans la revue "Fertility and Sterility".
Bien qu'on puisse se réjouir que cette information soit diffusée au grand public, cette découverte n'est pas totalement nouvelle. Cela fait des années que des chercheurs indépendants démontrent une relation entre la qualité du sperme et l'exposition aux ondes électromagnétiques. Mais apparemment notre mémoire est un peu courte.
Dans l'article publié dans la revue "Fertility and Sterility" les chercheurs déconseillent l'utilisation du "laptop" sur les genoux. C'est plein de bon sens, quoique un peu ironique. En anglais "laptop" signifie littéralement chose que l'on met sur ses genoux. Bien sûr, les chercheurs estiment que des recherches plus approfondies sont nécessaires pour prouver que ces effets sur la fertilité sont effectivement attribuables à tous les "laptops" et sous toutes sortes de conditions imaginables. Avec cette réserve les chercheurs protègent leur gagne-pain et évitent de se compromettre avec les intérêts économiques qui voient d'un mauvais œil toute publication pouvant nuire à leurs profits.
Ainsi le mensonge qu "aucun rapport de cause à effet entre l'exposition au rayonnement et la santé n'a pu être établi" peut encore persister quelque temps. On peut se demander combien d'études scientifiques seront encore nécessaires avant que les effets des ondes électromagnétiques sur notre santé soient généralement admis.
Comment expliquer ce refus des évidences? Peut-être la réponse se trouve-t-elle dans une lettre publiée sous la rubrique "Courrier des lecteurs" de la Tribune de Genève du 17 novembre sous le titre "Profit ou santé publique", qui dit ceci:
En Suisse, il y a "un manque de volonté politique" en ce qui concerne le tabac. La Suisse n'a pas ratifié la convention de l'Organisation Mondiale de la santé (OMS) pour la lutte contre le tabac, convention qui engage les signataires à adopter les mesures contre la cigarette. Pourquoi? Plusieurs grandes compagnies de tabac se trouvent en Suisse et ont des représentants au Parlement.
Il en est de même pour l'industrie de télécommunications. La confédération détient la majorité des actions de Swisscom. Les deux industries n'ont aucun souci de notre santé. Nos politiciens non plus. L'industrie de tabac séduit de plus en plus de jeunes grâce à une publicité agressive. La publicité de l'industrie de la téléphonie mobile incite les jeunes gens à acheter les modèles les plus récents de smartphones et d'iPads. (...) Les radiofréquences émises par la téléphonie mobile sont potentiellement nocives, surtout pour les plus jeunes. Mais nos politiciens ignorent les déclarations des autorités comme le Conseil de l'Europe, dont la Suisse est membre, sur le danger potentiel pour l'être humain du rayonnement émis par cette technologie et le renforcement des mesures de précaution à prendre pour son utilisation. Qu'est-ce qui vaut le plus? Les profits financiers ou les vies humaines ?
Finalement, à quoi sert le WiFi précisément? Son seul mérite est de rendre dispensable un petit câble à CHF 1 le mètre. Est-ce que vous utilisez vraiment votre "laptop" dans votre jardin près de votre piscine, sur votre canapé ou dans vos toilettes? Nombre de gens travaillent à une table ou à un bureau, sans savoir qu'un câble et quelques autres petites configurations peuvent très souvent éviter un rayonnement ininterrompu, causé par le flux de données et des signaux de balise émis par le WiFi.
Toutefois, il existe des personnes qui utilisent leur "laptop" en plein air. La ville de Genève fournit gracieusement l'accès à Internet par le WiFi dans divers parcs, musées et bibliothèques. Cet été, la ville a même installé de nouveaux bancs dans les parcs à proximité des bornes WiFi. Ironiquement ces bancs incitent les gens à utiliser leur "laptop" ... tout près des organes génitaux. S'agirait-il d'une méthode originale du canton pour mieux contrôler sa démographie galopante?
Voir aussi notre article "Comment éviter le WiFi ".
