electric smallLe fossé entre la perception générale et la réalité sur le terrain se creuse de jour en jour. Voici un témoignage intéressant et pas très rassurant de Mme Barbara Eidling, responsable de la permanence téléphonique de l'association « Die Bürgerwelle » en Allemagne. (version corrigée du 28 mars 2013)

Grâce au service d'assistance téléphonique dont je suis responsable depuis plus d'une décennie pour la « Bürgerwelle », j'ai pris connaissance de l'augmentation spectaculaire des problèmes de santé dus aux effets des nouvelles technologies sans fil.

C'est quotidiennement que je reçois des appels au secours de plusieurs personnes affectées. Leur nombre est en constante augmentation. Pour elles, échapper aux ondes n'est quasiment plus possible, que ce soit sur leur lieu de travail, dans les universités, les écoles, les jardins d'enfants, ou dans les appartements en zones résidentielles. Les téléphones DECT, le WiFi, la transmission par ligne électrique (Powerline, PLC), les antennes de téléphonie mobile UMTS et LTE ainsi que les smartphones sont presque omniprésents. 

 

Etudes interrompues pour cause de rayonnement WiFi à l'Université

Iil y a quelques jours à peine, un étudiant de 21 ans m'a téléphoné. Il a dit qu'il ne pouvait plus travailler dans son Université étant donné son exposition au WiF et qu'il se voyait contraint d'abandonner ses études. Un nombre croissant d'interlocuteurs expriment de sérieuses idées suicidaires. Ces gens sont si désespérés qu'ils éclatent souvent en larmes au téléphone. Vous vous demandez peut-être comment je peux déterminer une réelle cause de désespoir. Les gens sont poussés vers leurs limites pour des causes différentes. Je pense que mes compétences professionnelles, combinées à de nombreuses années de contact avec des gens nécessitant de l'aide, me permettent d'évaluer la situation dans la plupart des cas.

Des personnes de plus en plus jeunes sont affectées par des troubles de santé. Limités dans leur mobilité par les rayonnements, sans éducation achevée, sans emploi et vivant dans des logements exposés à l'électrosmog, ils n'ont guère de perspectives d'avenir ni de qualité de vie.

 

Quel message devons-nous envoyer en tant que détracteurs des technologies sans fil?

Je comprends que les personnes en bonne santé, cependant mal informées, fassent confiance aux autorités et politiciens et ne reconnaissent pas les problèmes de la technologie sans fil. Mais quand les détracteurs du sans fil, en pleine connaissance de causes, réclament des valeurs limites plus strictes aux politiciens  promoteurs inconditionnels de ces technologies, ils courent droit dans le mur. Même si ces revendications sont basées sur des compromis, elles n'aboutissent pas dans les conditions actuelles. Le gouvernement persiste à imposer le sans fil envers et contre tout. Quant au grand public, il se croit - injustement - suffisamment protégé par les valeurs limites proposées. Ainsi cette démarche ne fait que desservir notre cause.

 

La dilution du nouvel appel de Freiburg

Un autre exemple de contre-productivité est l'affaiblissement de l'appel des médecins de 2012. Cet appel, que nous avons publié dans le Journal de « Bürgerwelle », a été signé par plusieurs personnes. Quand certaines d'entre elles ont découvert ultérieurement que les exigences formulées dans l'appel avaient été affaiblies, elles ont manifesté leur désaccord en retirant leur signature.

 

Les exigences du rapport BioInitiative 2012

Le rapport BioInitiative exige une limite de 1'000 µW/m² à l'extérieur, ce qui correspond à environ 100 µW/m² à l'intérieur. D'autre part, il propose pour les personnes sensibles une limite de 0,3 à 0,6 µW/m². L'exigence de 1'000 µW/m² est un pas dans la bonne direction mais cette valeur est malheureusement encore beaucoup trop élevée par rapport aux connaissances actuelles. La limite de 0,3 à 0,6 µW/m² pour les personnes sensibles est beaucoup mieux adaptée au problème. Toutefois, étant donné que l'on rencontre des personnes sensibles partout, ces valeurs devraient effectivement être généralisées dans tous les bâtiments.

 

Seule une position cohérente servira vraiment à se protéger des perturbations électromagnétiques

Du point de vue de la "Bürgerwelle", organisation détractrice du sans fil convaincue, la santé doit rester la première priorité. Par conséquent, nous ne pouvons et ne voulons accepter aucun compromis motivé par des intérêts politiques et économiques. Nous maintenons nos exigences bel et bien fondées sur une expérience pratique. Pour illustrer notre position, je propose deux exemples:

  • Si un voisin place un téléphone DECT contre un mur adjacent à notre appartement, le rayonnement se réduit à 1'000 µW/m² à une distance d'environ 1,5 mètres du téléphone, compte tenu de l'atténuation par le mur.
  • Des rayonnements typiques pour des antennes de téléphonie mobiles ont déjà des effets négatifs entre 0,01 et des centaines µW/m², selon les sensibilités individuelles des personnes. Des niveaux dépassant le 1'000 µW/m² sont plutôt rares mais à terme, ils peuvent être aussi trop élevés pour des personnes (en apparence) non sensibles.

Ed.: On voit donc assez bien que la limite proposée de 1'000 µW/m2 est encore beaucoup trop élevée pour protéger toute la population.

Il est très urgent d'adopter une position d'opposition cohérente à l'égard des technologies sans fil actuellement très pathogènes. Cette évidence est confirmée quotidiennement par mes conseils téléphoniques.

 

Article repris du Bürgerwelle Zeitung 1/2013, texte original en allemand, traduit par l'ARA.