La nouvelle étude ne prouve pas que le rayonnement UMTS est inoffensif. « Pas d’effets à court terme sur le bien-être », dit la nouvelle étude suisse UMTS. Des participants à l’étude ont vécu le contraire.

Pour l’industrie du téléphone mobile, les résultats de l’enquête qui ont été publiés le 6 juin, ont été une bonne aubaine. La SICTA, association des opérateurs, exulte : « L’étude ne trouve aucune indication au sujet de troubles du bien-être lors de signaux UMTS ». Désormais, les demandes du permis de construire d’antennes bloquées devraient être tout de suite levées.

Ce que la SICTA n’a pas dit et ce qui a aussi été traité en moindre importance dans quelques articles de journaux : l’étude de trois chercheurs suisses ne donne que des indications sur des charges à court terme. Car les personnes testées ont été exposées seulement pendant 45 minutes à un rayonnement UMTS dans un laboratoire et ensuite elles ont été interrogées sur leur bien-être. Mais en réalité, les antennes UMTS émettent des rayons 24 heures sur 24.

Dans le laboratoire, les 117 participants à l’expérience devaient résoudre des tâches à l’ordinateur pendant 45 minutes et ainsi prouver leurs « fonctions cognitives ». Une fois, il n’y a pas eu de rayonnement, une fois il s’est monté à 1 Volt/mètre (1 V/m), une fois à 10 V/m (la valeur limite se situe à 6 V/m). Les participants à l’expérience ne savaient pas s'il y avait un rayonnement et à quelle intensité.

Lors des jeux d’esprit, aucune ou peu de différences significatives ont été constatées. Cependant, au sujet du bien-être, des effets étaient attendus. Car l’étude suisse était interprétée comme la soi-disant réplique de l'étude hollandaise TNO parue en l’an 2003; cette dernière avait constaté une diminution du bien-être.

Une minorité a ressenti des symptômes

En Suisse, ce n’était pas le cas. « Aucun effet négatif du rayonnement UMTS sur le bien-être n’a pu être constaté », écrivent les chercheurs ayant pris part à l’étude.

A un vif contraste se place une déclaration d’un homme qui était une des personnes testées : « J’ai été pris de vertiges, je serais presque tombé de ma chaise. Mais j’ai tenu le coup et j’ai réussi à résoudre les tâches sur l’ordinateur ».

Et : « Je n’aurais plus pu conduire une voiture, je me sentais comme saoul. Lorsque je suis rentré à la maison, ma femme m’a dit que j’étais blanc comme un linge et que j’avais l’air d’aller mal. Le jour suivant, j’avais la migraine et des maux de dents ».

Et le participant à l’étude Armin Furrer de Ausserberg VS rapporte : « Après l’expérience je me suis senti mal pendant des heures ».

Pour le chef du projet Peter Achermann de l’université de Zürich, ces expériences ne sont pas une contradiction par rapport au résultat général de l’étude, d’après lequel « aucun effet » n’était à constater. « Nous devons retenir que quelques personnes sur l’ensemble ont parlé occasionnellement des symptômes (la plupart faibles) ». C’étaient des « données isolées correctes », mais qui « en raison des résultats de tous les participants à l’étude, ne pouvaient être mises en relation avec l’intensité du champ électrique ».

Et Ackermann insiste : « La grande majorité des personnes ayant participé à l’étude ne parle d’aucun ou de peu de symptômes ». La conclusion inverse est alors permise : Une minorité a évoqué des symptômes. Ainsi la déclaration principale de l’étude (« aucun effet ») est à relativiser fortement.

Disposition de l’étude très éloignée de la réalité

Des critiques produisent d’autres arguments :

  • Les participants ont été exposés aux rayons avec un signal de contrôle UMTS ne contenant aucune transmission de communications. « Une telle situation peut survenir par exemple de très bonne heure », écrivent les chercheurs. En réalité, les signaux émis par les antennes sont plus forts, plus complexes et plus problématiques du point de vue de la santé. La disposition de l’étude est alors très loin de la réalité.

Les antennes émettent des rayons 24 heures sur 24

  • Lothar Geppert de l’organisation pour l’environnement « Diagnose-Funk » étudie la littérature scientifique sur le sujet de manière intensive. « Chaque mois, trois à sept études sur le rayonnement à haute fréquence apparaissent dans le monde. 75 pourcent de ces études trouvent une influence sur la santé comme p. ex. un patrimoine héréditaire endommagé, des troubles du sommeil et une baisse du niveau de la mélatonine ».
  • Les antennes émettent des rayons 24 heures sur 24 – pas seulement 45 minutes comme dans l’étude. Même les chercheurs avouent : « L’absence d’effets à court terme ne représente aucune preuve de l’innocuité à long terme du rayonnement UMTS ».

C’est pourquoi il est clair pour l’organisation « médecins en faveur de l’environnement » : « Nous exigeons toujours un moratoire concernant l’extension continue de l’infrastructure de la téléphonie mobile ».

Le conseil communal zurichois a prouvé que la technologie UMTS apeure aussi les politiciens, et ceci exactement le jour où l’étude suisse a été publiée : Malgré le résultat négatif de l’étude, il a prié le gouvernement d’examiner, au moyen d’un postulat, un arrêt de la construction (moratoire) des antennes UMTS.

Source: K-Tipp No 12 du 14 juin 2006.